Les silent parties, un concept qui a séduit les Allemands

Silent party
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Alors que beaucoup de capitales européennes se retrouvent face à la difficile tâche de maintenir leur vie nocturne tout en offrant un environnement paisible à ses habitants plus intéressés par leur sommeil, l’Allemagne s’est entichée d’un nouveau concept de soirées dansantes : les silent parties.

Le concept des silent parties

Le concept des silent parties, aussi appelée fréquemment silent disco ou encore headphones parties au Royaume-Uni, est très simple : une soirée comme toutes les autres, mais totalement silencieuse pour ne déranger personne. Pour y parvenir, chaque personne participant à la soirée se voit remettre, à l’entrée, un casque audio sans fil qui le relie directement aux platines du DJ qui mixe lors de la soirée.

L’histoire des silent parties n’est pas aussi claire que l’on pourrait l’aimer, mais on retrouve pour la première fois le concept du concert avec casques sans fils en 1994 lors du célèbre festival de Glatonsbury. Une idée que les organisateurs ont eue pour faire durer la fête au-delà du couvre-feu sonore et ainsi échapper aux sanctions pour tapage nocturne.

Ensuite, la BBC a organisé un concert fonctionnant sur le même principe en mai 2000. Cette fois-ci, il n’était pas question de couvre-feu sonore, mais seulement de proposer une expérience différente aux spectateurs. Dans la même veine, l’artiste Meg Duguid a organisé l’une des premières silent parties en 2002 au musée d’art contemporain de Chicago.

Un concept qui a beaucoup évolué

Si l’idée, assez simple, a été rapidement reprise un peu partout en Europe pour différentes manifestations ponctuelles, l’idée d’organiser une soirée comme on le ferait en boîte de nuit, mais en distribuant des casques sans fil à tous les participants remonte au moins à 2005. Effectivement, cette année-là, le festival Bonnaroo avait alors fait beaucoup de publicité pour sa silent disco.

Par la suite, la société Silent Frisco (aujourd’hui appelée HUSHconcerts) fut la première à produire une tournée de silent parties aux États-Unis dans plus de dix villes. Puis, le dictionnaire Oxford a ajouté le mot « silent disco » à son site Internet à partir de février 2011, preuve que le concept s’était alors installé dans la culture populaire.

Aujourd’hui, le succès des silent parties ne se dément pas et les Allemands en raffolent. Le concept a même évolué grâce aux améliorations technologiques et il est désormais possible d’organiser des silent parties avec jusqu’à trois DJs. Chaque Djs mixe sur une piste différente et les fêtards peuvent passer d’une piste à l’autre quand ils le souhaitent.

Un concept entre la fête et la performance artistique

Rapidement, l’aspect surréaliste des silent parties a séduit beaucoup d’artistes de tous bords, et même quelques performeurs. Nous vous parlions un peu plus tôt de l’artiste Meg Duguid qui a pu organiser une silent disco en 2002 au musée d’art contemporain de Chicago, mais elle n’est pas la seule. Par ailleurs, de nombreux festivals proposent désormais cette expérience.

Évidemment, les silent parties ont connu leurs dérivés. Certains l’ont érigée au rang d’art et de performance et organisent ce qu’ils appellent du mobile clubbing. L’idée derrière ce concept, c’est d’exploiter les avantages des silent parties pour organiser des soirées dans des endroits improbables. Ces immenses flash-mob silencieuses regroupent des centaines de personnes à chaque fois.

Le concept et la technologie des casques sans fil ont également été récupérés par le théâtre et les premières pièces qui utilisent le même procédé commencent à se répandre. En 2009, par exemple, Feral Productions a monté une pièce de théâtre mêlant des approches narratives basées sur le son et la lumière en utilisant les casques pour permettre au public de se déplacer en même temps que la pièce.

Les silent parties, les bonnes voisines

Si les silent parties ont été accueillies par beaucoup d’artistes comme un nouveau moyen d’expression bienvenu, elles ont également été très appréciées par les voisins des lieux qui s’y sont mis. Effectivement, loin de toutes considérations artistiques et des performances que certains organisent, les silent parties sont aussi l’occasion de faire la fête sans gêner les voisins.

Résultat, les silent disco ont fleuri un peu partout dans les grandes villes européennes et permettent au milieu de la nuit de s’insérer plus paisiblement dans le quotidien des riverains. Si ces soirées n’empêchent pas les débordements liés à l’alcool, elles permettent au moins de ménager le sommeil des voisins en leur épargnant du bruit.

D’ailleurs, beaucoup d’évènements et de boîtes de nuit utilisent cette méthode pour contourner les obligations de fermeture liées à un couvre-feu sonore. Elles échappent ainsi aux amendes pour tapage nocturne tout en proposant une expérience originale à leurs clients.

Un concept à tester au moins une fois

Si vous n’êtes jamais allé dans une silent party, n’hésitez plus et courez essayer. Au pire, vous n’en sortirez pas convaincus, mais avec une nouvelle expérience hors du commun. Effectivement, si l’étrangeté d’une soirée silencieuse peut en gêner plus d’un et en rebuter même quelques-uns, les amateurs de calme apprécieront.

De plus, dans une silent party, rien ne vous oblige à porter votre casque et à danser. Ceux qui n’aiment pas se déhancher pourront profiter de la possibilité d’avoir une conversation sans devoir hurler et apprécieront sans doute le spectacle surréaliste de ces danseurs qui s’agitent dans le silence complet.

Enfin, il faut également savoir que les silent parties présentent l’avantage de permettre à chacun de régler lui-même le volume de son casque. Ainsi, l’un des gros problèmes que posent ces manifestations en matière de santé auditive est écarté. Chacun pourra régler le volume de son casque pour préserver son ouïe.